l'astre
et tu gravites
jours et nuits nuits et jours
à mes côtés
tu es là
inlassable
l'ombre qui m'accompagne
comme un astre comme une
étoile lune planète inconnue
tu m'entoures tu m'enveloppes
si tu pleures dans la nuit
je ressens le ruisseau qui surgit
un cri une torpeur
des rires parfois moqueurs
un sourire
et tu m'illumines aussi
des rayons qui caressent mon cœur
l'enveloppent doucement de bonheur
alors quand la lune pâlit
que son croissant se froisse
qu'un nuage passant le croise
tu es là
infatigable
l'astre qui m'accompagne
nuits et jours jours et nuits
Yann Renoît, le 23 mai 2017
Jack se réveille
tu erres dans les ombres Jack
sur ton chemin tu t'y glisses t'y cache
le soleil te conspue et tu ne voudrais pas de lui
le froid est ton ami et l'obscurité ton lit
Jack colère de ce monde
ton pas résonne assourdit fracasse
comme un tourbillon insouciant
avance traverse transperce
tu t'étais endormi une belle nuit
d'hiver le froid te charmait les étoiles brillaient
désormais tu es réveillé
tes yeux grand ouverts voilà l'été
Yann Renoît le 14/04/17
chaos
quand le cœur hurle
comme un loup solitaire dans un tambour
que tes mains ont envie
envie de te lacérer envie de te secouer
à t'en faire craquer les os
oui c'est le chaos
dehors dedans rien ne va plus
d'extérieur tu parais
parfait
drôle joviale jamais fatigué
une vie belle une vie pleine
et l'on rigolerait et l'on se marrerait
si l'on savait
oui c'est le chaos
des ombres du passé t'ont saccagé t'ont piétiné
morcelé ton âme déchiré
sans état d'âme
pour de la bouilli
pour du papier-mâché
elles voulaient t'avaler te recracher te...
oui c'est le chaos
le glas a sonné
fort et haut
et toi tu as résonné
partout à l'intérieur
c'est l'heure ! c'est l'heure !
arrête la souffrance arrête les erreurs
tu n'appartiens qu'à toi
qu'à tes choix
façonne-toi comme ton monde
le chaos est là le chaos est là
pour annoncer le renouveau
Yann Renoît, le 14 /05/17
le lendemain
ta tête tourne comme un lendemain
d'ivresse et de peur
ton regard se tourne
à droite à gauche
autour de toi
à gauche à droite
tu ne sais plus trop
où tu es où
tu devrais y aller
te lever te relever
il y a bien un endroit un
un quelque part
quelque part au moins où...
le monde te paraît flou
la tête tourne tu hésites
tu voudrais une main
une main tendue
que le monde arrête de trembler
que demain gagne en clairté
des rêves comme réalité
tu voudrais tu voudrais
tu voudrais rêver
seulement tu peux
alors lève-toi
ne tourne plus la tête
relève-toi
et pars
quelque part
Yann Renoît, le 24/04/17
à toi
à toi petite chose
petite chose sans nom
difforme et obscur
à toi je t'écris
dors-tu dors-tu
parmi le roulis à venir
bats-tu bats-tu
bulle rythmée bulle choyée
sur cet océan cet horizon
bats-tu dors-tu
toi petite chose
petit chose attendue
fruit presque mûr
à toi je t'écris
repose-toi
renforce-toi
nous serons là
à trois à
toi petite chose
petite chose sans nom
petit être nous t'attendons
Yann Renoît, le 31/05/17
comme tes yeux couleurs bouclées
dans l'obscurité je t'écoute
lentement paisiblement
comme un chaton respirer
petit cœur si fragile et si fort
je devine la couleur de tes yeux bouclés
de tes petites mains effrontées
tu dors tu dors
incertaine douceur de notre corps
tu dors tu
à l'aube peut-être ou au matin
tu nous réveilleras sans frein
comme une lumière sur laquelle tu as appuyé
comme tes yeux couleurs bouclées
ta vie est le soleil qui nous réchauffe
un sourire un regard
des battements à l'unisson
ta voix de nourrisson
petite fille sans fard
tu cours par-ci tu cours par là
tes pieds sont encore maladroits
mais tes yeux crient le bonheur
comme de bonnes noisettes à croquer
à toute heure à toute heure
parfois nous croyons rêver
tes yeux couleurs bouclées
Yann Renoît, le 19/05/17
soupçon d'été
tes yeux qui se ferment trop vite
dehors le soleil et les cris
le chat qui dort comme un inuit
le vent t'abandonne et tu cries
laissez-moi laissez-moi vous tous !
mon corps est rompu et fragile
mes membres ! que des jeunes pousses
blotties dans mes chairs graciles...
oui ! j'ai besoin de respirer
de m'endormir près de l'été
rien qu'un instant comme une plume...
alors tes lèvres se referment
puis le chat doucement te hume
et l’œil du soleil qui t'enferme
Yann Renoît, le 11/04/17
en avant
tu le crois toi
les rêves les espoirs
à portée de bras ?
et les bras dans le noir
tu y penses quand tu avances ?
en avant !
en avant toute !
je n'ai peur de rien et
rien n'a peur de moi !
en avant ! en avant !
tu cries tu cries oui
mais à l'intérieur
les rêves les espoirs
à tour de bras
tu les imprimes
vite vite
vite
avant que le monde
le monde
le monde ne les efface...
Yann Renoît, le 10/04/17
rappel
rayons brûlants tu me frappes
j'observe mon cœur
mes changements ont hâte
Yann Renoît, le 17/05/17
ça hurle
l'entends-tu au creux
au creux au creux
des rigoles qui rigolent
ça hurle ça hurle
comme le monstre qui est en toi
et qui hurle qui hurle
si fort et si fort
que ton coeur s'arrête de battre
les frissons t'emprisonnent
et te voilà
toi
seul et immobile
Inerte
tu attends
tu attends
tu
et ça hurle
encore
ça hurle ça hurle
ça
Yann Renoît, le 19/04/17
en souvenir
te souviendras-tu des remparts
la pierre épaisse parsemée de lierres
les pavés qui blessent et qui résonnent
te souviendras-tu
d'automne en hiver
d'hiver au printemps
tes pas ont gravi tes pas ont couru
la tête sur les épaules avec ton sac à dos
des couloirs immenses à l'escalier central
les cris et les murmures bourdonnent
de ce flot humain qui tourbillonnent
puis il arrive
sans prévenir
le silence
le silence est là
seules quelques voix s'échinent
s'évertuent à te creuser
et tout finit
comme tes amis en parenthèse
et tu repars
sac à dos et tête
tête pleine tête lourde
te souviendras-tu te souviendras-tu
Yann Renoît, le 27/04/17